Tunisie: 110 membres des forces de l’ordre révoqués pour lien présumé avec le terrorisme

Tunisie: 110 membres des forces de l’ordre révoqués pour lien présumé avec le terrorisme


 

Tunis – Cent-dix membres des forces de l’ordre tunisiennes ont été limogés en raison de forts soupçons sur leur proximité avec des groupes extrémistes, dans le cadre de la lutte antiterroriste, a indiqué à l’AFP mercredi un responsable du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini. Ces agents appartiennent à « différents corps: police, Garde nationale (gendarmerie, ndlr), armée, douane », a dit M. Louguini, chargé de communication au sein du ministère.
« Leur limogeage est lié, après enquêtes, à des soupçons très sérieux d’appartenance à des organisations terroristes ou à leur sympathie pour de tels mouvements », a-t-il ajouté. Il a précisé que ces enquêtes avaient surtout été diligentées « depuis le début de l’année ». Un haut responsable du ministère, Taoufik Bouaoun, a évoqué un chiffre identique lundi, ajoutant que « cinq ou six » agents de l’ordre avaient été arrêtés sur ordre de la justice pour « liens directs » avec la contrebande ou le « terrorisme ». « Parmi eux, certains vont être jugés, d’autres font toujours l’objet d’une enquête », a-t-il signalé.
« Lorsque nous sommes entrés au ministère de l’Intérieur après la période de transition (…), nous avons découvert (…) que certaines nominations n’avaient pas été soumises aux critères sécuritaires, à savoir qu’il y a une enquête de sécurité qui se fait au niveau du poste de police du quartier et qui n’a pas été faite », a expliqué M. Bouaoun, en évoquant aussi des formations qui n’ont pas été dispensées « sur les bonnes bases ». M. Bouaoun a par ailleurs tenu à nier l’existence d’une « police parallèle », une expression qui a maintes fois été utilisée lorsque le parti islamiste Ennahda était au pouvoir (fin 2011- début 2014). Nombre de responsables syndicaux et de médias ont en effet accusé Ennahda d’avoir créé au sein de la justice et de la police « un appareil parallèle » à son service, ce qu’il a démenti à maintes reprises.




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