La ministre de la Culture, victime de son équipe de com et de Google Translate

La ministre de la Culture, victime de son équipe de com et de Google Translate
La ministre de la Culture


Une bourde gouvernementale comme la Tunisie n’en a jamais eu, même dans sa pire période sous la troïka, réputée pour l’allergie de plusieurs de ses ministres à la langue française et la francophonie.
Pire, elle vient de la cellule de communication de la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, Latifa Lakhdhar.
Cette cellule ne semble rien maîtriser à la langue française au point de se faire secourir par Google Translate, un des outils gratuits de traduction automatique sur le net. C’est ce que l’on peut déduire du communiqué officiel envoyé par le ministère aux rédactions de médias, ce vendredi 18 septembre 2015. Le communiqué est envoyé en arabe et en français, mais quand on lit la version française, on comprend dès la première phrase qu’elle n’est pas rédigée par un être humain. Un élève au primaire ne commettrait pas certaines des erreurs contenues dans ce communiqué.
Il se trouve que non seulement la cellule de communication de Mme Lakhdhar utilise un outil de traduction automatique, mais elle ne relit même pas ce qu’elle envoie puisque l’outil en question a changé le nom de la ministre en « Dr belle ministre vert et de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine » (cliquer ici pour lire le communiqué original, tel envoyé par le ministère). Le nom Lakhdhar signifie "vert" en arabe et une traduction approximative du mot Latifa donne "belle" , alors que la traduction exacte donne "douce".

Cette nonchalance ne s’observe pas uniquement dans les courriers entre le ministère et les médias, mais également sur la page officielle du ministère sur Facebook. Ainsi, Christiane Taubira, ministre française de la Justice, est devenue « Cristine Tébura ». Et on insiste à utiliser cette orthographe aussi bien dans le titre que dans le texte (capture ci-dessous).

A rappeler que le français est enseigné en Tunisie dès l’école primaire et que l’ensemble des écoles privées l’enseigne dès la 1ère année, voire dès la maternelle dans certaines crèches.
A s’interroger ce que font certains fonctionnaires, supposés être maîtrisards, au cabinet d’un ministère si prestigieux comme celui de la Culture.